On va se le dire

On va se le dire : on se le dit souvent ces temps-ci dans les médias. Rien de très grave, juste un tic langagier. Mais on le voit mal dans une traduction un tant soit peu minutieuse.

Ceux qui en ont assez d’entendre cette locution pourront la remplacer ainsi : disons-le franchement; soyons clairs; franchement; pour être franc…

Tics

Et des tics il y en a dans les médias. Ils ont parfois leur utilité, mais à force de les entendre on en vient à s’étonner du manque d’imagination, pour ne pas dire de vocabulaire, de certains.

Prenons le fameux terrain de football. Quand on veut donner un ordre de grandeur, il est facile de se référer à la grandeur d’un terrain de football. Utile, certes, mais un peu répétitif. Cocasse aussi de constater que le terme « football » n’a pas le même sens en Europe et en Amérique… La référence n’est donc pas exactement la même.

Lassitude

Tous ceux qui ont à cœur la défense du français ne peuvent qu’éprouver une profonde lassitude devant la pauvreté du vocabulaire dans les médias canadiens. Certes, la tendance aux mots fétiches existe partout, mais elle me parait très marquée ici.

Comme je l’ai souligné dans un autre article, le mot « problème » est complètement disparu. Dans nos médias, tout et n’importe quoi est devenu un « enjeu ». Il y a les enjeux de la campagne électorale, un enjeu de vandalisme des affiches électorales, un enjeu avec les transports dans les banlieues étalées, sans oublier le commun des mortels qui a toutes sortes d’enjeux dans sa vie quotidienne. Pffft…

Cela me fait penser au chien de mon voisin. Quand il aboie, tous les autres se mettent à hurler à leur tour, pour faire pareil, sans trop savoir pourquoi.

C’est méchant, je sais. Soyons clairs, j’en ai vraiment marre.

6 réflexions sur « On va se le dire »

  1. Et parlons, aussi, des « violents chocs nerveux » que subissent invariablement tous les conducteurs à l’origine d’un accident mortel…

  2. Pour ajouter à votre agacement, et au mien, trois autres mots utilisés à toutes les sauces :
    « Magnifique », « absolument »et « en fait ». Notre vocabulaire au Québec s’est rétréci comme peau de chagrin… c’est pas « nice » ça… (hahaha)

  3. Encore aujourd’hui, j’achète des revues françaises entre autres pour le plaisir de lire des articles écrits par des journalistes qui ont de la verve et du vocabulaire!

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