Tipflation

En avez-vous assez de vous sentir obligés de laisser un pourboire à tout employé d’un commerce? Peu importe qu’il vous ait vraiment servi (comme au restaurant) ou qu’il ne fasse qu’enregistrer votre achat à la caisse?

Le terme tipflation vient d’apparaitre en Amérique anglophone et nul doute que les francophones seront tentés de l’adopter. Hélas, les mots valises ne se forment pas aussi facilement en français, de sorte qu’il nous faudra recourir à une périphrase comme l’inflation par les pourboires.

Car cette surenchère des pourboires alimente l’inflation. Naguère, il était convenu que 15 pour 100 suffisaient; aujourd’hui on ouvre les enchères à 18 pour 100, quand ce n’est pas 20 et plus. Les machines ne semblent pas nous laisser le choix.

En fait si. Mais il faut une certaine dose de volonté pour naviguer dans le menu de ces lecteurs pour trouver enfin l’option zéro pourboire ou encore celle qui permet de choisir le montant exact. On peut aussi s’en sortir en payant comptant.

On ressent bien sûr une certaine culpabilité de ne rien donner. Mais au fond, de quel droit nous force-t-on la main ainsi?

Les consommateurs excédés

Comme le relatait Bankrate, une société de services financiers aux consommateurs sise à New York, les deux tiers des Américains ont une opinion négative des pratiques de pourboire. Près de 30 pour 100 d’entre eux estiment que ces pratiques sont devenues incontrôlables, parce qu’un nombre croissant d’entreprises incitent leurs clients à donner un pourboire pour des services au comptoir. Les pourboires inscrits sur les terminaux de paiement sont également un irritant.

Certes, certains employés sont mal payés et ils essaient d’arrondir leurs gains en sollicitant des pourboires. Je peux comprendre, mais il faut garder en tête qu’un pourboire est une récompense, une gratification pour un service rendu.

OK boomer, je sais…

6 réflexions sur « Tipflation »

  1. Quand je suis arrivé au Québec, il ya 24 ans, la règle était 15 % du prix avant taxes, et rien sur des achats au comptoir ou à emporter. Comme moyen simple de calcul, il suffisait d’additionner les deux taxes indiquées sur la facture. Cela correspondait à un peu plus de 12 % du prix taxes comprises. Comment de 12 % en est-on arrivé à 20 % ? Ça n’a aucun sens.
    Au bout du compte, on en arrive à ne plus sortir au restaurant, car sur des prix affichés parfois déjà chers (sans parler de la marge très confortable sur la bouteille de vin), il faut maintenant ajouter 35 % (taxes + pourboire). C’est dissuasif. C’est ce dernier aspect qui nous fait parfois renoncer à sortir. Finalement, les restaurants se tirent dans le pied.

  2. Si encore la machine calculait le pourboire sur le montant avant les taxes, mais non, c’est sur le montant partiel PLUS les taxes.

    Et que dire des entreprises autres que dans le domaine de la restauration qui proposent désormais d’ajouter un pourboire à la facture de l’électricien ou du plombier? Vraiment?

    Quand les traducteurs proposeront-ils d’ajouter un pourboire à leurs honoraires?

    1. Excellente idée! Je modifie tout de suite mes factures! ????????

      Prix avant taxes : _____________ $
      TPS (5 %) : _____________ $
      TVQ (9,975 %) : _____________ $
      Prix total : _____________ $
      Pourboire : 15 % [ ] 18 % [ ] 20 % [ ] : _____________ $
      TOTAL : _____________ $

  3. André,
    Tu as tout à fait raison. Ma mère avait coutume de dire, si tu engages ou embauches qqn, paie-le. Ce n’est pas à M. et Mme tout-le-monde de se sentir obligé de le faire à la place de l’employeur. Je laisse le pourboire qui me semble approprié et et si rien me semble convenable, c’est ce que je laisse :-).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *