La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, se rendra à Taïwan en visite officielle. Cette visite soulève l’ire du gouvernement de Pékin.
Ce qui devrait soulever l’ire des langagiers, c’est le fait que le nom de l’ile rebelle prend le tréma, tandis que sa capitale, Taipei, n’en prend pas.
À maintes reprises dans cette tribune j’ai discuté de l’incohérence des graphies de lieux étrangers en français. Le tandem précité vient enrichir mon argumentation. Pourquoi n’écrit-on pas Taïpei?
Pourquoi Taïwan?
Taïwan est l’ile sur laquelle les nationalistes chinois se sont réfugiés après la révolution maoïste de 1949. Elle était autrefois appelée Formose. Le gouvernement de Pékin soutient que Taïwan fait partie de la Chine continentale et qu’elle devra tôt ou tard être réintégrée, comme ce fut le cas de Hong Kong.
Les puissances occidentales ont mis du temps à reconnaitre le gouvernement communiste de Pékin et ont longtemps considéré que Taïwan représentait la Chine entière. Elles ont finalement mis fin à cette position absurde.
Entretemps, les Taïwanais ont érigé une démocratie et ne veulent pas subir le sort des Hongkongais. On les comprend.
Quand la politique vient brouiller les cartes de la toponymie
Les Occidentaux font sans cesse le grand écart entre la Chine continentale et l’ile rebelle. Elles essaient de soutenir Taïpei du mieux qu’elles peuvent sans offenser Pékin. Cette situation absurde a pu être observée à l’Organisation mondiale du commerce où Taïwan est considérée comme une économie, et non comme un pays… L’organisation a même rebaptisé Taïwan de la manière la plus absurde qui soit : le Taipei chinois.
Un peu comme si on disait « le Budapest hongrois » pour éviter de parler de la Hongrie.
Comme on le voit les découpages politiques et la toponymie ne font pas bon ménage.