Depuis quelques années déjà, les termes nominer et nominé paradent dans le vocabulaire artistique avec la fierté d’un paon qui déploie son panache. J’en ai parlé, le vocabulaire du monde du spectacle est fortement influencé par l’anglais.
Les deux anglicismes qui font l’objet de cette chronique semblent heureusement en déclin. Un film qui est nominé est en réalité en lice, en compétition; il a été sélectionné.
Beaucoup diront en nomination. Puisque nominer et nominé sont des anglicismes, nomination doit l’être lui aussi. C’est du moins ce que je pensais. Après tout, nomination renvoie à l’action de nommer quelqu’un à un poste. Un film ou une actrice en nomination aurait donc remporté un Oscar ou un César.
Il semble bien que non. La Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française précise que nomination
outre le sens d’« action de nommer quelqu’un à un poste », connaît aussi un autre sens, peu connu au Québec, qui est celui de « mention ».
C’est pourquoi il est acceptable de dire qu’une actrice est en nomination pour un Oscar, de la même manière qu’on dirait qu’elle est en lice. Un film peut aussi recevoir trois nominations sans pour autant remporter un seul trophée.
L’anglicisme nominer dérive de l’anglais to nominate. Sa lente disparition montre que parfois les francophones tirent le rideau sur des anglicismes, somme toute, inutiles, l’engouement initial une fois dissipé.