Une personne œuvrant dans le monde de la psychologie est un psychologue; s’il s’agit d’une femme, on dira une psychologue. Une femme diplômée en génie sera une ingénieure.
Pourtant, une femme qui pratique la médecine est un médecin, point à la ligne. C’est ce qu’indiquent les dictionnaires courants. Sauf celui de l’Académie française, le croiriez-vous. Les Immortels y vont de cette précision, probablement nauséabonde aux yeux de la plupart d’entre eux :
La féminisation des noms de métiers et de fonctions se développant dans l’usage, comme l’a constaté le rapport de l’Académie française rendu public le 1er mars 2019, il est à noter que ce nom peut aussi s’employer au féminin.
On dira donc une médecin. C’est quand même une avancée, du moins en Europe. Au Québec, la féminisation des titres a été amorcée en 1976.
Médecine
La question se pose : pourquoi ne pas dire une médecine? Pourquoi en effet, car on le disait jadis. Comme on disait autrice, récemment ressuscité, philosophesse, et bien d’autres que l’Académie a éradiqué comme de la mauvaise herbe. La féminisation étant réservée à des métiers considérés comme inférieurs : ménagère, cuisinière, etc., mais pas professeur, par exemple.
Les titres masculins demeurent plus prestigieux en Europe, comme en témoignent Anne Hidalgo, maire de Paris, Valérie Plante étant mairesse de Montréal. Il est clair que la réflexion sur les titres de profession n’est pas achevée en Europe, comme pourrait en témoigner la secrétaire perpétuelle de l’Académie française, Hélène Carrère d’Encausse, qui tient à se faire appeler madame le secrétaire perpétuel.
Médecine de cheval
Voilà un faux anglicisme qui est en réalité un terme vieilli ou un régionalisme. La médecine en question est un médicament. Certains préconisent remède de cheval. Quant à moi, l’expression en l’objet ne me dérange guère, d’autant plus qu’elle est parfaitement française.
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André Racicot vient de faire paraître un ouvrage Plaidoyer pour une réforme du français. Ce livre accessible à tous est la somme de ses réflexions sur l’histoire et l’évolution de la langue française. L’auteur y met en lumière les trop nombreuses complexités inutiles du français, qui gagnerait à se simplifier sans pour autant devenir simplet. Un ouvrage stimulant et instructif qui vous surprendra.
On peut le commander sur le site LesLibraires.ca ou encore aux éditions Crescendo.
Attention André,
un pirate de bas niveau publie ici sous votre nom un billet indigne des bases de la base basique de votre discipline :
confusion entre le masculin et le neutre en français, qui comme vous le savez mieux que nous tous prend la _forme_ du masculin,
mauvaise foi absolue au sujet des femmes médecin et autres ménagères, qui tiennent à la confusion platement dépourvue d’idéologie avec la discipline qu’est la médecine (cf. chirurgienNES, cf. absence de féminin pour les métiers de tortionnaire ou de bourreau)
et surtout, surtout, SURTOUT cette inénarrable confusion entre le sexe organique et le genre grammatical :
si je vous dis « C’est une brute ! », pensez-vous à une femme ou à un homme ?