Le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, attire beaucoup l’attention ces derniers temps. La foule rugissante dans les rues dénonce l’élection truquée qui l’a reporté au pouvoir cet automne. Le président est tellement alarmé qu’il s’est rapproché de l’inquiétant voisin russe qui ne pense qu’à l’annexer.
Le langagier que je suis ne peut que se réjouir de cette « popularité », parce que les journalistes francophones du Canada disposent de tellement de sources en français sur cette crise, qu’ils ne peuvent faire autrement que d’écrire le nom du président sans faire de faute.
Si Loukachenko était le directeur d’une centrale nucléaire du fin fond du pays, il y aurait de fortes chances que nos braves rédacteurs orthographieraient son nom ainsi Lukashenko. Pourquoi? Parce c’est écrit ainsi dans Canadian Press ou Reuter.
Ce qui saute aux yeux pour le président de la Russie est beaucoup moins clair quand on affiche le nom d’un inconnu dans un reportage. J’ai déjà fait part de cette problématique à la cheffe d’antenne du Téléjournal de Radio-Canada, mais elle ne m’a jamais répondu. Malheureusement, le Téléjournal continue d’afficher les noms slaves avec une orthographe anglaise, dans la très grande majorité des cas. Désolant.
Dans un article précédent, j’ai analysé le problème de la translittération des noms slaves écrits en caractère cyrilliques. Des langues comme le russe, l’ukrainien, le biélorusse, le serbe, entre autres, sont concernées. À cause de cela, les anglophones et les francophones ne transposent pas les sons de la même manière. Ainsi, Poutine s’écrit Putin en anglais.
La journaliste en poste à Moscou, si elle me répond un jour, me dirait probablement qu’elle n’a pas le temps de s’occuper de ce genre de choses. C’est peut-être vrai, mais les chefs de pupitre à Montréal? Ils s’en fichent aussi?
Monsieur,
Merci pour votre article. Ce qui m’a surprise toutefois dans votre article, c’est que vous utilisiez le nom « Bélarus », car en France, on parle de la Biélorussie. D’ailleurs, c’est l’usage que recommandent l’Académie française ainsi que l’Ambassade de France sur place et la Commission d’enrichissement de la langue française. « Bélarus », le nom adopté par les Nations Unies, est la francisation du nom du pays en biélorusse et en Russe. C’est d’ailleurs « Belarus » que les Anglais nomment ce pays.
J’avoue que ne suis pas entièrement à l’aise avec Bélarus, d’autant plus qu’il n’est pas employé en France.