Le français au Québec et en France

En lisant mon fil Twitter, j’ai fait une constatation stupéfiante : des Québécois estiment qu’ils parlent mieux leur langue que les Français eux-mêmes!

Cette affirmation farfelue peut s’expliquer en partie par une ignorance crasse et par cette relation troublée d’amour-haine envers la mère patrie.

Dans plusieurs billets, j’ai reproché aux Français leur fascination infantile à la fois pour la langue américaine et pour cette nation phare qu’ils appellent « Amérique », c’est-à-dire les États-Unis. Ces commentaires ont pu laisser croire que je partageais cette vision négative de la France si courante au Québec, alors qu’il n’en est rien.

Une grande nation

S’en prendre systématiquement et aveuglément à la France, c’est renier sa propre mère. Je suis fier d’être un descendant de la France. Si cette dernière offrait la possibilité d’obtenir la double citoyenneté canadienne et française, sans devoir immigrer, je serais le premier à présenter une demande.

Les Français semblent l’oublier, mais ils possèdent une culture admirée partout dans le monde. D’ailleurs, la France est le pays le plus visité dans le monde et ce n’est pas uniquement à cause des vins et des fromages! La société française est extraordinairement raffinée. Que l’on pense à la littérature, l’architecture, la peinture, la mode ou le design.

Les Français ont du panache, ils sont fiers et cocardiers. Qui oserait le leur reprocher?

D’où l’étonnement que suscite au Québec leur fascination pour la langue anglaise.

Les anglicismes en France

La dénonciation des anglicismes qui pullulent en France fait consensus au Québec. Il est de bon ton de rapporter chaque nouvelle importation du vocabulaire américain dans la littérature aussi bien que dans les médias. Les moqueries fusent quant aux prononciations fantaisistes des termes anglais entendus à la télévision française. Comme dirait le loustic, c’est voir la paille dans l’œil du voisin en oubliant le poteau d’Hydro-Québec qui est planté de notre œil à nous.

En réalité, l’anglicisation du Québec est beaucoup plus profonde que celle de la France.

Disons-le clairement, les Français ont une bien meilleure maîtrise de notre langue, en dépit de leurs petites escapades anglophiles. Les Français parlent une langue fluide ; le vocabulaire est précis et nuancé, les phrases s’enchaînent sans heurt. Ils sont diserts au point d’en étourdir les Québécois.

Une telle aisance avec la langue se voit rarement au Québec. Adresser des reproches aux Français, qui parleraient moins bien que nous parce qu’ils disent parking ou week-end, relève du plus haut ridicule.

Le français au Québec

La situation est beaucoup plus préoccupante au Québec, car non seulement on y voit des emprunts lexicaux – souvent différents de ceux des Français – mais aussi des calques sémantiques et syntaxiques, eux bien plus insidieux. La menace est là.

Nous parlons une sorte de charabia franco-anglais que certains voudraient élever au rang de langue nationale. Un charabia au vocabulaire étriqué, ponctué d’anglicismes, d’impropriétés de toutes sortes. Une syntaxe bancale, comme une vieille bâtisse vermoulue sur le point de s’écrouler.

« La fille que je sors avec. »

« L’enjeu qu’il est question. »

Au Québec, le délabrement de la langue s’observe dans toutes les sphères de la société : parler mal n’est pas l’apanage des classes populaires, des gens moins instruits. Des professeurs d’université, des avocats, des gens d’affaires, des journalistes et des politiciens s’expriment atrocement mal. Pas tous, mais un grand nombre d’entre eux.

Le charabiamédia

À cela s’ajoute le charabia distillé par les médias; du kérosène lancé par des étourdis dans un brasier. Un exemple puisé dans un journal d’Ottawa : « Le conseiller municipal compte apporter l’item à la prochaine réunion du conseil. » Tout le monde a compris? Bring the item : soulever la question.

Vous en voulez d’autres?

« Le ministre n’a pas voulu se commettre. » – Il n’a pas voulu s’engager.

« La députée siège sur un comité. » – Elle siège à un comité.

« Le conseil scolaire est imputable de l’éclosion. » – Il est responsable.

Je pourrais en écrire des pages et des pages.

Certains mots sont tellement influencés par l’anglais, qu’il devient impossible d’en extraire le véritable sens français, tant l’usage est devenu confus. Par exemple le mot délai (échéance à respecter) est confondu avec le delay anglais (retard). Certaines phrases deviennent incompréhensibles si on ne parle pas anglais.

« Il y a eu de nombreux délais à l’aéroport. Cette grève pourrait occasionner des délais dans la livraison du programme (sic). »

Idem pour éventuellement (peut-être), confondu avec le sens anglais de « par la suite, finalement ».

Trop souvent, les médias québécois et canadiens-français contribuent à propager des fautes de langue qui, dans l’esprit populaire, sont frappées du sceau de l’acceptabilité, puisqu’on les entend partout sur nos ondes.

Cet amour-haine envers notre propre langue

Des commentateurs comme moi suscitent le mépris chez bon nombre de Québécois. Nous sommes des puristes, des chiens dans un jeu de quilles.

Car les Québécois cultivent une ambivalence troublante envers leur propre langue. Nous parlons la langue de nos ancêtres et de la mère patrie qui nous a abandonnés à la Grande-Bretagne en 1763 pour ensuite nous oublier complètement pendant 200 ans. Derrière la langue française se cache un ressentiment profond envers la France, ce qui mène à des situations absurdes.

Incroyable mais vrai, parler correctement, sans affectation, est mal vu. On se fait reprocher de parler comme des Français, des gens suffisants par définition. L’érudition suscite la méfiance, trop souvent.

Cette étrange attitude s’abreuve à un climat d’anti-intellectualisme typique en Amérique du Nord. Si les présidents français se font une gloire de discuter de littérature, d’écrire eux-mêmes leurs livres et de faire construire une grande bibliothèque pour les générations futures, notre premier ministre François Legault se fait reprocher de lire des livres québécois avant d’aller au lit! Des contempteurs de toute forme de culture lui ont dit d’arrêter de perdre son temps ainsi et d’administrer le Québec. Aliénation est un mot qui trouve tout son sens au Québec et au Canada français.

En fait, les leaders politiques québécois se gardent bien de parler de leurs goûts littéraires, de peur d’être accusés de snobisme. Les Québécois, contrairement aux Français, manquent d’assurance. Toute personne un peu trop sûre d’elle-même dérange. On préfère le nivellement par le bas, d’où cette tendance pour des gens plus instruits à parler comme des prolétaires pour se faire accepter par tout le monde.

À l’université, on m’a reproché de ne pas jurer à chaque phrase, comme beaucoup de Québécois le font, qu’ils soient instruits ou pas. Ces jurons à connotation religieuse amusent les Français, mais ils témoignent à leur tour du délabrement de la langue. Que bien des gens de tous les milieux ponctuent leurs phrases de jurons, pour étoffer leur discours, est désolant. Un peu comme si des Français glissaient des « Nom de Dieu » et des « putain » tout au long de leur discours. Certains Québécois se font une gloire de parler ainsi. Leur vulgarité les dédouane de toute accusation de snobisme. Autrement, ils pourraient passer pour des « maudits Français ».

L’écrivaine et journaliste Denise Bombardier est appréciée en France. Au Québec, elle est l’objet d’une haine sans retenue. Certes, son attitude est cassante. Mais, surtout, elle parle un français châtié et elle a étudié à Paris, comble de malheur. Bien des lecteurs lui disent d’aller vivre en France, si elle n’est pas contente.

Malgré ses attitudes clivantes, il me semble qu’on devrait l’admirer. Elle est l’une des rares Québécoises à être publiée en France. Une honte?

Conclusion

Le Québécois est donc un être aussi paradoxal que tourmenté. Il dit chérir le français mais est profondément agacé quand on lui signale ses fautes, arguant que « c’est pas important, tout le monde comprend. »

Et des fautes il y en a partout, partout, partout dans les affichages, les petites annonces en ligne. On dirait que tout le monde a arrêté ses études en quatrième année du cours primaire.

Mais le Québécois se dit prêt à défendre le français à la condition de ne pas avoir d’effort à faire. Il attend des mesures énergiques de la part du gouvernement pour soutenir notre langue nationale. Entretemps, il continue de traiter le français comme une vieille carpette sale en le parlant et en l’écrivant n’importe comment. Mais il est fier d’être francophone… Comprenne qui pourra.

Pendant ce temps, la métropole québécoise, Montréal, s’enlise dans les sables mouvants de l’anglicisation. Les affichages en anglais seulement se multiplient; bien des commerçants ne parlent pas français. Le tout dans une relative indifférence.

On peut bien dénoncer les anglicismes des Français, mais ne perdons pas de vue l’ensemble de la situation. Nous devons retrousser nos manches, nous cracher dans les mains et poursuivre notre combat séculaire afin d’assurer la survie de notre langue nationale. Le problème, ce n’est pas les Français, c’est nous.

***

André Racicot vient de faire paraître un ouvrage Plaidoyer pour une réforme du français.  Ce livre accessible à tous est la somme de ses réflexions sur l’histoire et l’évolution de la langue française. L’auteur y met en lumière les trop nombreuses complexités inutiles du français, qui gagnerait à se simplifier sans pour autant devenir simplet. Un ouvrage stimulant et instructif qui vous surprendra.

On peut le commander sur le site LesLibraires.ca ou encore aux éditions Crescendo.

19 réflexions sur « Le français au Québec et en France »

  1. Bonjour Monsieur Racicot

    Votre synthèse est instructive et bouscule mon préjugé de ressortissant français.

    Instructive car je n’avais jamais saisi aussi simplement et clairement les tenants historiques (l’ « abandon de 1763 ») de l’ambivalence québécoise envers la France.

    Déstabilisante car je croyais, symétriquement, notre langue bien mieux défendue (parce que) en territoire hostile que dans l’hexagone où le globish est snobisme. On nous cite en exemple l’obligation de traduction faite aux publicités…

    Monsieur Racicot, il m’en coûte d’être aussi sombre mais l’effondrement linguistique et total ici aussi. Il a l’extension que vous décrivez (des petites annonces aux médias censés se relire en passant, d’abord et surtout, par l’éduction) ; les modalités que vous décrivez admirablement (les calques syntaxiques – « juste supporter le commerce domestique » – bien plus pervers que l’importation lexicale de mails et de calls) et même ses conséquences (ostracisation des locuteurs corrects).

    Votre déclaration d’attachement à la mère patrie est touchante et même audacieuse, par les temps qui courent mais, ne vous en offusquez pas, sa naïveté m’étonne :
    elle me rappelle ces jeunes sibériennes nourries de littérature française dont Sylvain Tesson se désole qu’elles s’imaginent les Français en mousquetaires gascons – vous n’êtes pourtant pas une Sibérienne recluse ?

    Cet attachement à la « mère patrie » contredit d’ailleurs un avertissement plusieurs fois entendu ici : « les Québécois sont des Américains accessoirement francophones, pas du tout des Français en Amérique ».

    Tout cela non pas pour vous contredire et revendiquer la vérité mais pour vous remercier de ce point de vue revigorant et espérer que vous en êtes plus proche que mes constats dans l’Hexagone.

    1. Votre commentaire rejoint ceux d’autres Français établis ici, qui me disent que j’idéalise la France. Peut-être. Mais le contraste entre la façon de s’exprimer ici et là-bas est pour moi éblouissant.

      Je trouve un peu bête de s’en prendre aux jeunes Français qui s’établissent ici, comme s’ils étaient responsables de ce qui s’est passé en 1763. Ce qui n’aide pas — je n’ai pas osé le mentionner dans mon article — c’est l’attitude hautaine de l’ancienne génération qui débarquait au Québec dans les années 50 et 60, comme s’ils arrivaient en Patagonie. Heureusement, les temps ont bien changé, des deux côtés, fort heureusement.

  2. BRAVO !

    Vous dites : « Le problème, ce n’est pas les Français, c’est nous. »
    Je suis d’accord.
    J’ajouterais : Le problème, ce n’est pas les Anglais ou les allophones, c’est aussi nous.

    1. Merci de votre commentaire. On peut reprocher toute sorte de choses aux anglophones, mais ils défendent leurs intérêts, sûrs de leur bon droit. Les francophones, eux, sont divisés et paresseux. La loi 101 a tout réglé, alors on baisse la garde. On voit ce que ça donne.

  3. Je suis allé en France à trois reprises : en 2003, en 2011 et en 2018. J’ai simplement constaté que l’anglais y avait progressé à grands pas à chaque fois, surtout à Paris, mais aussi à Bordeaux et moins à Lyon. Au Québec, les anglicismes et emprunts non justifiés à l’anglais peuvent s’expliquer par le contexte géographique, puis par la transmission plus ou moins accentuée de ce parler de génération en génération. En France, on a l’impression d’être en présence d’une américanolâtrie. Cependant, les Français ne semblent emprunter qu’au lexique, tandis qu’au Québec nous emprunterions à la fois au lexique et à la syntaxe, ce qui me semble plus grave. D’une façon ou de l’autre, je déplore moins la présence de ces intrus dans notre langue que le fait que nous ne semblons pas aimer assez la langue française pour la considérer aussi valable que la langue anglaise. Ceci expliquant peut-être cela.

  4. J’abonde dans votre sens, M. Racicot. Un peu triste, mais vrai. J’ai lu récemment LE TOUR DU JARDIN ( Jacques Godbout). Il présente entre autres sa perception du fait français au Québec depuis quelques décennies. Ses propos rejoignent les vôtres. J’en profite pour vous féliciter: vos articles ne manquent pas d’intérêt. Je trouve ça tellement génial quand les réseaux sociaux nous permettent d’accéder à du contenu instructif. Je vous invite à poursuivre votre beau travail.

    1. Merci beaucoup. En effet, les réseaux sociaux peuvent nous faire découvrir un tas de choses intéressantes. Ils permettent aussi la diffusion de mes articles…

  5. Ouille! Impossible de dégager le vrai du faux ou de l’approximatif dans le billet et ses commentaires. Tout repose sur des impressions, sans vérification scientifique. Je me demande ce qu’en penserait mon directeur de thèse (d’il y a bien longtemps), angliciste de haut vol.

    Je vais aussi laisser une impression : je monte un cours sur les anglicismes pour un public québécois et c’est la première
    fois que j’ai tant de mal à trouver des exemples. Le français se serait-il amélioré au Québec? La rigueur scientifique m’interdit de répondre, car je n’ai lu que cent textes.
    Par contre, qu’on ne dise pas que seuls les anglicismes syntaxiques font obstacle à la communication et que, par conséquent, le français hexagonal exprime toujours clairement le message. Par exemple, dans un domaine dans lequel j’ai beaucoup traduit, il m’arrive de ne comprendre qu’à peu près les textes français tant ils sont truffés d’emprunts directs et parfois inappropriés à l’anglais.
    Ce qu’il nous faut, ce sont des études plus que des débats.

  6. Je suis anglais et installé depuis belle lurette en France.

    Le comble pour moi, c’est quand les commerces affichent fièrement « made in France » dans leurs publicités. Ils ne se rendent pas compte de l’ironie.

    J’aimerais voir les Français utiliser moins d’anglicismes en français, mais parler plus l’anglais (ils font pâle figure face à d’autres Européens). De même, j’aimerais que mes compatriotes aient moins peur d’essayer d’apprendre le français, (ou d’autres langues) – on passe pour des nouilles en matière de langues étrangères.

  7. Vous avez tout à fait raison, M. Racicot, l’état du français au Québec est désolant. Quand j’entends parler nos cousins français, je dois avouer que j’ai honte à ma langue. Il m’est arrivé de parler anglais en France tellement j’étais mal à l’aise avec ma langue si frustre. Je me souviens d’un père jésuite dont le nom m’échappe, qui disait que le moindre chauffeur parisien parlait mieux le français que nos ministres canadiens-français.

    Mais que faire pour changer la situation ? Pour ma part, je ne lis jamais de litérature québécoise, j’écoute très peu de télévision si ce n’est France24 et TV5. Quant au cinéma, n’en parlons pas. Là où j’habite à Montréal, je fréquente les nombreux magasins qui ont embauché de jeunes Français immigrés. À mon travail, nous donnons discrètement une préférence aux Français à l’heure de l’embauche.

    La solution est là, c’est l’immigration massive de Français qui sauvera notre langue. Il faudrait leur offrir des places de choix dans nos institutions d’enseignement à tous les niveaux. Et pourquoi pas la même chose dans les médias de communication ? On se plaint tant de la langue des médias. Voilà la solution.

  8. Étant française de France, je penche évidemment du coté de A. Racicot et je dois avouer que lorsque j’ai lu un ou deux romans québecois, j’ai eu parfois du mal avec certaines phrases où la grammaire me semblait incorrecte. En revanche, le Québec a conservé des expressions savoureuses que nous avons oubliées depuis longtemps. Cela dit, je pense que le nivellement par le bas atteint tous les pays, et lorsque je lis les commentaires des bons Français de France dans le journal Le Monde, je suis attérée de l’orthographe inexistante, de la mauvaise grammaire (les accords des verbes sont passés à la trappe) et des phrases qui n’ont parfois aucun sens. Quant-aux anglicismes en français à toutes les sauces, c’est assez irritant, surtout pour la traductrice que je suis (gere, le showering dans un magazine féminin). Mais les langues évoluent constamment, et les emprunts aux langues étrangères ont toujours existé. J’ai effectivement lu des commentaires de Québecois sur FB qui s’offusquaient de la langue parlée en France et affirmaient que les Québecois parlaient mieux que nous. Ces querelles sont un peu tristes car elle ne mènent nulle part.

    1. Merci d’avoir pris la peine de rédiger ce commentaire. Plusieurs Français croient aussi qu’il y a nivellement par le bas. Dans un sens, cela me console, car la complaisance envers la médiocrité est très répandue au Québec. Quant aux emprunts à l’anglais, ils sont effectivement agaçants, car trop souvent inutiles.Par exemple, les e-mails français deviennent des courriels chez nous et tout le monde comprend. Cela dit, ces emprunts sont normaux, en tout le cas compréhensibles, compte tenu que notre langue a dévalisé d’autres langues par le passé, que l’on pense à l’italien, l’espagnol, l’allemand, le néerlandais…

  9. « Dans plusieurs billets, j’ai reproché aux Français leur fascination infantile à la fois pour la langue américaine et pour cette nation phare qu’ils appellent « Amérique », c’est-à-dire les États-Unis. »

    Bon, il est vrai que j’ai quitté la France, il y a près de 2 décennies mais je me souviens plutôt d’un antiaméricanisme fièrement affiché. En effet, casser du sucre sur le dos des « ricains » était le pendant de cette habitude québécoise d’en faire de même au sujet des « maudits français ».

    Pour ce qui est du reste du billet, j’abonde dans votre sens, en tant que francophone issue de la francophonie africaine. Je m’entretenais récemment avec une amie d’enfance n’ayant jamais quitté notre pays d’origine et j’ai failli l’interrompre pour souligner la qualité de son français. Et pourtant, elle s’exprimait juste comme la plupart des personnes de ma génération, qui recevions des coups de règle sur les doigts à l’école pour chaque faute de français faite. Mon vocabulaire s’est très appauvri depuis que je me suis installée au Québec et ne parlons même pas de la tournure de mes phrases! J’ai pris le pli (local) par souci d’intégration et je le regrette énormément.

    1. Vous avez raison. Bien des Français méprisent les Américains, qu’ils trouvent incultes. Mais beaucoup les admirent aussi.

      Pour ce qui est de votre intégration au Québec, il est malheureux que les pressions sociales incitent les nouveaux arrivants à dégrader leur français. Les Québécois ont encore un complexe d’infériorité et toute personne qui s’exprime correctement est forcément arrogante. Et il ne faut jamais afficher sa supériorité ici, c’est dérangeant. Si vous aviez continué de parler correctement, on aurait dit que vous êtes « frais chiée ».

      À l’université, des collègues m’ont reproché de parler sans sacrer…

      1. Il est possible de s’exprimer correctement tout en étant arrogant. Le ton de ce texte le démontre parfaitement.

Répondre à Robert Dubé Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *