Je reviens sur la défrancisation des noms de villes. Le cas des villes fondées par les Français en terre américaine est probablement le plus choquant. Les noms de Détroit et de Saint-Louis ont été repris tels quels par les États-Uniens, qui, en toute logique, ont choisi d’en angliciser la graphie.
Or le français traduit déjà un certain nombre de toponymes anglais — sans compter tous ceux qui viennent de l’espagnol, de l’italien et du néerlandais, entre autres. On peut donc se demander pourquoi les francophones en sont venus à choisir des graphies anglaises pour ces deux villes fondées par les Français. Il est probable qu’on n’en trouvera jamais la raison et, en fin de compte, cela importe peu.
On dit souvent que les dictionnaires recensent l’usage. Si les graphies Detroit et Saint Louis ont été adoptées, c’est qu’elles étaient les plus utilisées. Mais l’usage évolue, par définition; on n’écrit plus de la même manière qu’à l’époque de Rabelais. Il est donc possible de ramener les vraies graphies de Détroit et Saint-Louis en les propageant dans nos écrits, tout simplement. À l’heure du Web, tout est possible.
Soit dit en passant, l’article français de Wikipédia sur la Ville de l’Automobile affiche la graphie française Détroit… Vous voyez?
Le cas de New York est semblable même si cette ville a été fondée par les Néerlandais. La graphie anglaise est plus excusable, certes, mais n’écrit-on pas Tel-Aviv avec le trait d’union? Pendant longtemps, la graphie de la métropole américaine a été francisée et personne n’en est mort. Alors, croquons joyeusement dans la pomme : vive New-York!
Des explorateurs français ont sillonné le territoire états-unien et y ont fondé un grand nombre de villes, qui portent toujours des noms français. Il suffit de lire une carte du pays pour découvrir les Montpelier, Racine, Juneau, Pierre, etc. Le nom le plus pittoresque est Baton Rouge, capitale de la Louisiane, que l’on pourrait certainement orthographier Bâton-Rouge en français. C’est d’ailleurs ce que fait Wikipédia…
Les lecteurs qui ont apprécié cet article liront avec intérêts mes deux billets précédents sur la défrancisation des noms de villes.
Bravo, parfaitement d’accord ! On est en 2017 et rien n’a changé. J’ai déjà envoyé 1-2 courriels à qq médias (pour Detroit, St. Louis; surtout les pages de sport), mais pas de changement, ils ne veulent rien comprendre (probablement ils ont peur de passer pour «trop Qubécois»).
L’Impact de Montréal (allez voir sur leur site) c’est un désastre (à moins que ca ait changé récemment)… nomenclature et nom des villes des équipes en anglais (et je parle de la version française du site), ex: PhiladelphiA Union, New England Revolution, Houston Dynamo (pour le nom de l’équipe en anglais, pour moi, bon ça va). Et ça dure et dure, personne ne dit mot («pas graaave»). Et dire que l’Impact est très populaire présentement, imaginez «l’impact» de tout ça sur les jeunes….
…. J’oubliais… (Ridicule) On met maintenant les accents sur les noms propres étrangers, comme ici: http://www.985sports.ca/soccer/nouvelles/l-impact-confirme-l-acquisition-d-adrian-arregui-823199.html
Ça ne finira plus… si l’on commence à mettre tous les accents internationaux aux noms propres étrangers… ouf ! En Scandivnavie, exemple, ils en ont qu’on ne peut même pas reproduire ici (comme des «cercles» ou «doubles cercles»).
(Pour Detroit)… Regardez ici l’argument stupide du Bureau de la traduction du Canada, pour justifier «Detroit» (regardez au point 11.2.1 «Employer une forme courante….») :
http://www.btb.termiumplus.gc.ca/redac-chap?lang=fra&lettr=chapsect11&info0=11.2#zz11