Arguer

Le verbe arguer fait partie de cette cohorte hélas trop nombreuse de mots français dont l’orthographe est trompeuse. Même les plus érudits se font prendre en le prononçant ar-<G dur>-é, c’est-à-dire exactement comme il s’écrit. Bref, guer comme dans guérisseur.

Piège. Arguer est prononcé de la même manière que bilinguisme, en ce sens que le GU est diphtongué. Normalement, on devrait écrire argüer et c’est d’ailleurs ce que proposaient les rectifications orthographiques de 1990. Ces rectifications, curieusement, ne prévoyaient pas de tréma pour bilinguisme, probablement parce que c’est un mot courant que tout le monde sait comment prononcer. À mon sens, ce raisonnement ne se justifie pas.

On le sait, les timides rectifications de 1990 sont en grande partie restées lettre morte. Pure hérésie pour bien des Européens que cette idée de rendre le français un tout petit peu plus logique. Pour d’autres, comme moi, les rectifications sont à l’enseigne de la pusillanimité, comme un train qui s’arrête en plein champ.

Au Québec comme en France, les grands écrivains, journaux, périodiques et éditeurs n’en tiennent pas compte, de sorte qu’elles sont largement ignorées. Ce qui explique que des graphies absurdes comme arguer et bilinguisme persistent.

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