Le président américain parle du virus chinois, ce qui a royalement insulté le gouvernement de Pékin. Comme d’habitude, le locataire de la Maison-Blanche a été brutal et direct, une attitude que réprouvent les Orientaux en général. Habituellement, il faut être très diplomate avec eux, laisser entendre plutôt que d’affirmer, se perdre en circonlocutions. La franchise que les Occidentaux affichent les bouscule.
Les faits sont têtus
Pour une fois, cependant, je dois dire que je suis en partie d’accord avec le président américain. Non, je ne fais pas de fièvre… Je pense que l’heure n’est pas à la broderie diplomatique.
Comme le disait Lénine, les faits sont têtus. Une vidéo absolument dégueulasse circule sur les médias sociaux montant le marché de Wuhan où la pandémie a pris naissance. Je n’ose pas la diffuser; on y voit des serpents, des rats, des chauve-souris et toutes sortes d’autres bêtes étalées en plein air, vivantes ou à moitié mortes. Il n’y a aucune réfrigération, avec des mouches partout, des étals souillés de sang, des chiens qui errent. Une foule compacte achète de la nourriture dans ce dépotoir.
C’est là le foyer de cette pandémie mondiale qui fera des millions des morts. Attendez que le virus se propage en Afrique et dans les pays pauvres… Ce sera l’hécatombe; nous n’avons encore rien vu.
Comme si cela n’était pas assez, cette pandémie chinoise va gripper toute l’économie mondiale au point de provoquer une récession et peut-être même une dépression. Un nombre incalculable de gens vont perdre leur emploi, des millions de petits commerçants vont être ruinés. Votre boulanger du coin risque d’y passer.
Non, ce n’est vraiment pas le temps d’être poli avec la Chine.
Un blanchiment sémantique
Comme si cela n’était pas assez, il fallait que le politiquement correct s’en mêle. Il ne faut pas dire le virus chinois ou encore employer des termes racistes comme le virus de Wuhan, la grippe de Wuhan. Un peu plus et des gens comme l’éclairante Marie-France Bazzo vont nous faire croire que les Chinois représentent une communauté racisée et qu’il faut réagir en censurant le discours. Vous pensez que j’exagère? Attendez voir.
Bien entendu, il serait idiot de s’en prendre aux Chinois qui vivent au Canada et à tous les autres en général. Le vrai responsable de ce désastre est le gouvernement chinois.
Comme la Chine est un pays puissant, les autorités sanitaires mondiales se sont crues obligées de procéder à un blanchiment sémantique et d’inventer un sigle aseptisé, inspiré de l’anglais : COVID-19. Je pose à nouveau la question : si la pandémie avait commencé au Congo pensez-vous vraiment qu’on aurait fait la même chose? Poser la question c’est y répondre.
Le virus chinois
Alors faut-il reprendre l’expression de Trump? À moins d’avoir confiné toute réflexion critique, il faut reconnaitre que le virus a commencé à faire des dégâts en Chine. Il m’apparait plus exact – et plus scientifique – de parler de la grippe de Wuhan tout simplement. Cette appellation n’incrimine pas tout le peuple chinois et se fonde sur la réalité. En tout cas, elle est moins offensante que le virus chinois.
Faut-il écarter COVID-19? Je ne le pense pas, car l’expression se propage dans l’usage et elle n’est pas inexacte en soi. Bien sûr elle a été aseptisée et c’est fâchant. Le terme virus washing reste à inventer.
L’heure n’est pas aux rectifications de vocabulaire mais à la responsabilisation de tout le monde pour éviter à notre tour de propager cette épouvantable importation made in China.
Sans égard au qualificatif (chinois ou autre), je ne pense pas qu’il soit approprié de parler de «grippe»: ce terme désigne normalement l’influenza (comme c’était le cas de la grippe espagnole… qui par ailleurs n’était pas espagnole du tout, mais vraisemblablement originaire du Kansas).
Certes, on ne peut pas vraiment parler de rhume dans le cas du SRAS-CoV-2: bien que les coronavirus habituels soient la cause d’environ un rhume sur trois (selon ce que j’ai lu récemment), et que la majorité des personnes atteintes du nouveau virus ont des symptômes qui peuvent s’y apparenter, il va sans dire que le terme «rhume» ne rend pas compte de la gravité potentielle de ce virus.
Bref, j’éviterais dans tous les cas de parler de «grippe», et j’hésiterais grandement à parler de rhume – du moins dans les cas graves –, mais on pourrait certes parler du «virus de Wuhan», si on veut.
P.S. Je conviens que la volonté d’éviter la mention de la Chine ou de Wuhan dans l’appellation officielle de la maladie n’aurait peut-être pas existé si le virus était originaire d’un pays moins important économiquement. Cependant, comme tu le mentionnes, André, ce sont les Chinois eux-mêmes qui ont été les premières victimes de discrimination dans les débuts de l’épidémie, et non les responsables du régime. C’est peut-être pourquoi l’OMS a décidé d’opter pour un nom délocalisé, d’autant plus qu’environ un être humain sur cinq est Chinois. Si l’on tient à pointer du doigt les autorités chinoises – qui, j’en conviens, le mériteraient bien –, on pourrait peut-être parler du virus maoïste de 2019? 😉
Loin de moi l’idée de me faire l’avocat du yâble (parce ce que, dans l’ensemble, je suis d’accord), mais selon le texte ci-dessous, les règles que s’est données l’OMS pour la nomenclature de ces sales bestioles datent de 2015. Je ne dis pas que la Chine n’a pas exercé de pressions, mais parler de « virus washing », ne serait-ce pas sauter un peu vite aux conclusions?
https://www.who.int/mediacentre/news/notes/2015/naming-new-diseases/fr/
Un virus est né (peut-être) à Wuhan un jour de 2019, mais les 364 autres jours il ne s’est rien passé de grave. Oui, les conditions sanitaires et les choix alimentaires sont différents dans un pays d’une culture différente qui compte des milliards d’habitants au niveau économique beaucoup plus modeste que le nôtre. Mais ça aurait pu arriver n’importe où en Inde ou en Afrique. Dans n’importe quelle région plus pauvre que la nôtre, en fait.
Parler de grippe n’est sûrement pas plus exact sur le plan scientifique. Le virus s’appelle SARS-CoV-2. Il est de la famille du syndrome respiratoire aigu sévère.
Et puis YouTube n’est pas toujours une excellente source documentaire, n’est-ce pas? On y trouve vraiment de tout.
L’histoire nous apprend qu’il peut être trompeur de donner un nom géographique à une peste. La grippe dite « espagnole » avait son origin dans une porcherie aux États-Unis et a été transporté en Europe par les soldats américains pendant la guerre de 1918.
Je ne crois pas que la Chine doit porter aucune responsibilité pour une maladie qui a commencé dans les chauves-souris sauvages vivant dans une caverne près de Wuhan. Si les restaurateurs qui les ont servis avait su le risque, ils auraient agit autrement.
C’est surtout aux É.-U. où la dérive raciste a commencé, surtout après que Trump a insisté sur ce terme « Chinese virus » et a même dit a un journaliste que le terme « kong-flu » ne le dérangait non plus. Malheureusement, il y a eu même des attaques physiques sur les gens asiatique qui vivent aux É.-U.
Le monde scientifique a une nomeclature. Le virus est le « novel Corona virus SARS 2 » parce que c’est dans le même famille que le STRAS/SARS de 2003. Ce nouveau virus cause un maladie qu’on appele « Corona virus disease-19 », qui est abrégée COVID-19.
En tout cas, l’OMS a été lente à prévoir la crise de santé publique imminente (apparemment, elle a fait aussi cette erreur dans le cas de l’Ebola sur le continent africain il y a quelques années) avec comme résultat des risques IMMENSES pour les gens et, de façon croissante, les économies du monde entier. Au chevet de personnes mourantes, devons-nous rectifier leur vocabulaire? Donc, si les gens veulent appeler ce mal le virus chinois, autant l’accepter. Je l’ai entendu et l’usage l’emporte toujours de toute façon. Entièrement d’accord avec vous monsieur Racicot.