Les conflits n’en finissent plus de déchirer le continent africain.
Le Soudan du Sud en est un triste exemple. Cet État a fait sécession avec le Soudan tout court en 2011. Depuis lors, le pays est ravagé par une guerre civile larvée qui semble vouloir s’éterniser.
L’entrée dans le concert des nations du Soudan du Sud, parfois mal baptisé Sud-Soudan, a suscité quelques problèmes terminologiques. La tentation était forte d’énoncer le toponyme à l’anglaise était forte. Heureusement, le Sud-Soudan n’est pas entré dans l’usage, comme le fut jadis le Nord-Vietnam.
Le nom des habitants n’a toutefois pas été frappé de la même interdiction. Les Soudanais du Sud devraient normalement s’imposer, mais, dans ce cas-ci, c’est plutôt Sud-Soudanais qui s’est propagé. Il suit les traces de Sud-Africain et Nord-Coréen. Ainsi va le français.
La capitale est Djouba et non Juba, comme l’écrivent souvent les médias français.
C’est la graphie qui figure dans le Petit Larousse. Malheureusement la graphie anglaise Juba semble exercer un attrait irrésistible sur les médias. Des journaux français comme Le Monde et Le Figaro, ainsi que le québécois, Le Devoir ont du mal à fixer leur usage et se livrent à une valse-hésitation désolante.
La graphie d’une capitale ne devrait pas dépendre des préférences ou des humeurs d’un rédacteur.
D’ailleurs, un lecteur rappelait à l’ordre le Figaro en juin 2011 : « …l’appellation anglaise Juba est à éviter pour désigner la ville sud-soudanaise de Djouba, car la graphie anglaise ne correspond pas à la prononciation normale du nom de cette ville (en français, « djouba » doit s’écrire Djouba et non Juba). D’autres langues ont d’ailleurs adapté leur graphie à la prononciation du nom de cette ville, par exemple le polonais avec Dżuba. »
Il va sans dire que Le Figaro a fait la sourde oreille.
Ainsi va le français.