L’anglais est une langue imagée, souvent plus que le français. Et parfois, ses expressions frappent tellement l’imagination qu’on les importe dans notre langue.
En voici deux que j’aimerais aborder.
Ce n’est pas ma tasse de thé
Nous sommes en fin d’après-midi, les sandwichs aux concombres sont servis et nous papotons autour de la table en sirotant notre boisson chaude. Deux sucres et un nuage de lait, dit-on…
Les mœurs douçâtres de la sympathique Albion ont traversé la Manche pour s’infiltrer dans notre langue… Ne dit-on pas qu’une chose n’est pas notre tasse de thé ?
Rendre cette expression suave de ce côté-ci de la Manche et de l’Atlantique est certes possible, mais à quel prix ?
Ce n’est pas mon truc, mon genre ; pas une chose que je fais ; cela ne fait pas partie de mon répertoire ; habituellement, je ne fais pas cela…
Autant de traductions qui apparaissent comme un troupeau de buffles se jetant du haut d’une falaise.
On comprend peut-être mieux pourquoi l’expression a percé notre carapace francophone et figure dans Le Petit Robert.
Soit dit en passant le high tea n’est pas un haut thé, mais bien un « goûter dinatoire », nous signale Luc Labelle dans son merveilleux ouvrage Les mots pour le traduire.
Le diable est dans les détails
On entend souvent cette expression anglaise, même au Parlement européen. Comment la traduire ? Des concordanciers bilingues comme Linguee nous proposent :
Le problème réside dans les détails ; tout est dans les détails ; tout réside dans le détail
Mais encore ?
Quand on y regarde bien, les choses s’embrouillent, se compliquent. Tout bien pensé, il n’y a rien de simple. Les détails viennent tout compliquer.
Un peu laborieux, mais le sens est là.
Toutefois, l’expression étudiée possède le double avantage d’être courte et percutante. Voilà sans doute pourquoi on l’entend si souvent.