Pour une fois, je dois admettre que nous vivons une période historique. La crise du coronavirus, la grippe de Wuhan, la COVID-19 (avec ou sans majuscule), et toutes les autres appellations que l’on inventera, décriront un évènement historique : celui de la première pandémie du nouveau siècle, et la pire depuis la grippe espagnole.
Ici, donc, pas d’abus du mot historique, qui, chose amusante, n’est pas utilisé par les médias. Eux qui se gargarisaient de cette expression pour qualifier un tournoi de hockey, par exemple… Comprenne qui pourra.
Pourtant, nous vivons un moment inédit : la plus grande partie de l’humanité vit dans le confinement, gracieuseté de l’innommable dictature chinoise qui s’acharne à travestir la vérité. À un point tel que certains ont commencé à baptiser cette période étrange causée par la pandémie. Pourquoi ne pas l’appeler le Grand Confinement?
Un article de l’Agence France Presse relate l’apparition de ce terme. Selon l’Agence, c’est l’économiste en chef du Fonds monétaire international, Gita Gopinath, qui aurait lancé l’expression. Bien entendu, Mme Gopinath s’exprimait en anglais devant la presse de Washington; il a donc parlé du Great Lockdown.
L’Agence France Presse s’est donc retrouvée avec un problème de traduction : le Grand Confinement ou le Grand Lockdown? Le fait qu’on ait envisagé la deuxième possibilité donne le goût de vomir : encore cette fascination de l’Hexagone envers l’anglais américain…
Heureusement, l’Agence a retenu l’expression française qui se suffit à elle-même et a le mérite d’être claire. En outre, elle s’inspire de ses cousines que sont la Grande Dépression des années 1930, de la Grande Récession de 2009. Nul besoin d’une autre intrusion de l’anglais.
Toujours selon l’article, certains lecteurs n’apprécient pas le Grand Confinement. Ils ont proposé la Grande Paralysie, la Grande Interruption, le Grand Effondrement. Ces solutions de rechange ne me paraissent pas convaincantes. Désolé d’être positif à ce sujet, dirait le major Thompson.
En anglais
Est apparu sur Twitter le mot-clic #coronavexit… Mais il n’a pas fait recette tant dans la presse américaine que dans la presse britannique. Le déconfinement se dit très prosaïquement ending the lockdown.
Dans le cas qui nous occupe, je trouve que le français est plus inventif; le confinement a engendré le déconfinement qui, lui-même, a produit le néologisme déconfiner. En anglais, je doute que l’on voie un jour to unlockdown.
Mais, comme le dirait sans doute le major Thompson, attendre et voir.
Gita Gopinath est une femme 🙂 (économiste très reconnue d’ailleurs)