Pendant très longtemps, j’ai essayé d’imaginer le moment où un éditeur accepterait enfin de me publier. J’allais recevoir une lettre, peut-être par courrier express ou par courrier recommandé. J’ouvrirais l’enveloppe avec fébrilité et les mots magiques « Votre manuscrit a été retenu pour publication. » me frapperaient comme la foudre.
Ou encore, je recevrais un appel pour m’informer de l’heureux dénouement.
Eh bien ce n’est pas tout à fait ce qui est arrivé.
Je n’avais jamais prévu qu’un éditeur recevrait mon manuscrit par courriel un dimanche et m’écrirait quelques heures plus tard, pour me dire qu’il allait l’étudier avec attention. Habituellement, les éditeurs font bien sentir aux auteurs qu’ils leur font une faveur de condescendre à se pencher sur leur prose. Que la réponse va prendre du temps. Que s’ils ne vous répondent pas au bout de six mois, c’est que votre manuscrit est déjà devenu du papier hygiénique.
Je ne pensais pas non plus que cet éditeur, Marcel Broquet, m’appellerait le lendemain pour me demander pourquoi je ne mettais pas d’accent circonflexe à « parait »… (Rectifications de 1990 obligent.) Un éditeur qui lit attentivement mon œuvre et me demande des précisions…
Et, surtout, quelle surprise de voir ce même éditeur me rappeler le jeudi pour m’annoncer qu’il acceptait le manuscrit. Tout un choc… J’ai marché sur un nuage pendant deux jours. Il parait que la Terre a continué de tourner pendant ce temps – c’est quoi déjà cette histoire de corona-machin?
Bref, les choses ne se passent jamais comme on l’imaginait.
Arrivent bientôt les premières formalités : documents gouvernementaux à signer, sans oublier le fameux contrat d’édition, dont je vérifie la validité en consultant l’Union des écrivaines et écrivains du Québec. La possibilité d’une comédie musicale sur Broadway n’est pas évoquée… JJe sens que je me fais rouler. Ha! Ha! Pas grave, je suis publié.
S’enchainent les révisions. Celles de mon éditeur, de mon épouse, et d’autres qui suivront. Découvertes désespérantes de coquilles, de mots manquants, de légères incohérences dans la présentation… Par exemple écrire 13e siècle alors que les autres appellations du genre sont amenées en chiffres romains. Par-dessus le marché ma bête noire : l’adjectif au pluriel mais pas le substantif. Ah si les pluriels s’entendaient, comme en allemand, en italien ou en espagnol…
Mon éditeur a beaucoup aimé mon livre et espère que mes propositions de réforme du français déclencheront une controverse. Dixit : « Peu me chau (certains mettent un t à ce mot) les critiques, pourvu qu’on parle du livre. » Il ne me connait pas encore : on va parler du livre.
Le livre…
Plaidoyer pour une réforme du français, aux éditions Marcel Broquet. Il devrait sortir cet été.
L’auteur se penche sur l’évolution du français au fil de siècles et des raisons pour lesquelles il est devenu une langue à la grammaire et à l’orthographe capricieuse. Partout où on aurait pu faire simple, on a fait compliqué.
Le français d’aujourd’hui est le fruit de décisions arbitraires, d’erreurs de transcription, Pas surprenant que ses règles soient si compliquées et farcies d’exceptions. Il est temps de mettre un peu d’ordre dans ce fouillis, sans pour autant dénaturer notre langue.
Toutes mes félicitations!
Merci!
Félicitations! Bien hâte de te lire!
Merci Martine!
Bravo! Et ce livre portera sur…?
Titre : Plaidoyer pour une réforme du français. J’examine l’évolution du français au fil des siècle et brosse un tableau des énormes difficultés orthographiques et grammaticales de notre langue. Le tout dans un style vivant et accessible. Je propose une série de mesures pour simplifier le français sans le rendre méconnaissable.
Merci. J’ai hâte de lire ça.
Je vais le lire avec grand intérêt! Bravo!
J’ai très hâte de lire ça! Félicitations, André. Je souhaite une longue vie productive à cet ouvrage.
Merci Marc-André.