Charger

Un sénateur avide a chargé des dépenses personnelles à son employeur, argüant qu’il avait le droit de le faire. Le Sénat a défrayé les dépenses dudit sénateur sans poser de question.

Voilà deux exemples parfaits du mauvais usage de ces deux verbes au Canada.

Charger n’a pas le sens de facturer. Le sens réel de ce verbe est plutôt : faire porter un poids; donner une responsabilité à quelqu’un. Charger, c’est aussi mettre quelque chose dans un appareil : charger un appareil-photo, charger un révolver, si vous êtes aux États-Unis…

Notre sénateur goinfre a été défrayé de ses dépenses. On ne peut pas dire, cependant, que le Sénat a défrayé ses dépenses. La Chambre haute l’a remboursé, indemnisé, payé.

Les dictionnaires sont clairs à ce sujet. Dixit le Petit Larousse : « Payer à quelqu’un la dépense de quelque chose. On l’a défrayé de ses frais de voyage.»

Comme vous l’avez sans doute deviné, les deux exemples donnés en début de billet sont des calques de l’anglais.

 

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