Il faut se méfier des faux amis, surtout des faux-faux-amis. Méfiance peut être porteuse d’erreur. En effet, l’inlassable chasse à l’erreur incite des langagiers à se méfier de tout… même de ce qui est correct.
Le mot trappe en est un bel exemple. Il m’apparaissait évident que des expressions comme « trappe à touristes » ou « trappe à souris » étaient un calque de l’anglais.
Pantoute. (En québécois, signifie « pas du tout ».)
Une trappe est un piège, nous disent les ouvrages de langue, un piège pour attraper des animaux en couvrant un trou avec des branchages.
Une trappe, c’est aussi une ouverture pour accéder à une cave ou à un grenier.
Au Canada
Les Canadiens donnent un autre sens au mot étudié. Ils en ont fait un synonyme de « gueule ». Par exemple, on dira que Jérôme est une grande trappe. Rien à voir avec un piège ou une ouverture. Il a tout simplement une grande gueule, il parle trop.
Selon le Multidictionnaire de la langue française, le mot a pris également le sens de chasse. Faire de la trappe, c’est pratiquer un type de chasse à l’aide de pièges. Les Amérindiens sont des trappeurs, par exemple.
Comme quoi, il faut parfois faire passer à la trappe notre méfiance légendaire de langagier.