Tel est le slogan inscrit sur le t-shirt porté par les chasseurs de balles du tournoi de Roland-Garros, à Paris. Un slogan qui rappelle celui de la Ville de Paris pour les Jeux olympiques de 2024 : Made for Sharing. Inscrit en toutes lettres sur la tour Eiffel.
L’anglicisation de la France n’a rien de nouveau et je l’ai dénoncée maintes fois dans ce blogue. Cette fois-ci, il y a des facteurs atténuants.
Passons sur l’accent épouvantable en anglais des dignitaires français lors de la remise des trophées; passons aussi sur des anglicismes agaçants comme tie-break (bris d’égalité) et débreaker, invention franco-française pour désigner le bris d’un bris d’égalité de l’adversaire. Vous me suivez?
Le fait est que l’anglais est la lingua franca du tennis, que l’on aime cela ou pas. C’est dans cet idiome que l’on communique dans les grands tournois internationaux, que ce soit à Shanghai ou à Rome.
Mais j’ai quand même remarqué que les arbitres de diverses nationalités donnaient le pointage en français – avec un bel accent, parfois.
Mais force est de constater que la tennisphère est anglophone. On peut s’offusquer que des joueurs français comme Alizé Cornet, Benoit Paire, Kristina Mladenovich twittent principalement en anglais. Mais c’est exactement ce que font Angelique Kerber, Petra Kvitova, Dominic Thiem et Stan Wawrinka.
Pour un Québécois, il est facile de se moquer des Français pour ce supplice qu’est la prononciation de l’anglais. Nos cousins seront réconfortés d’entendre la joueuse roumaine Simona Halep…
Mais il ne faut pas croire que tous les joueurs de tennis s’en tiennent à l’anglais comme deuxième langue. La foule de Montréal était surprise d’entendre Serena Williams parler français, tout comme Nolan Djokovic d’ailleurs. Ce dernier a d’ailleurs eu quelques difficultés avec l’accent québécois de l’intervieweuse – on se demande bien pourquoi…
Le grand Serbe parlerait aussi une multitude d’autres langues, dont l’allemand, le tchèque et l’italien. Et l’italien est une langue que parle également Venus Williams.
Comme on le voit, le tennis, cette invention française (voir mon article à ce sujet), est non seulement devenu international mais polyglotte.