On entend souvent la phrase suivante : « Il faudrait qu’on s’assoie ensemble pour discuter de la question. »
Certains nostalgiques invoqueront la concordance des temps pour suggérer l’imparfait du subjonctif s’assît…
De toute beauté : « Il faudrait qu’on s’assît ensemble… »
Sortons de ce film d’horreur. C’est surtout la formulation qui m’intéresse, en fait l’optique sous laquelle la question est présentée.
L’anglais se situe sur le plan du réel et s’exprime souvent avec des images; le français, lui, se situe davantage sur le plan de l’entendement. Par conséquent, ses formulations sont souvent plus abstraites et moins excitantes.
Le « graphisme » qui imprègne l’anglais est attirant. Dans la phrase précitée, on voit tout de suite l’image d’un groupe qui entre dans une pièce, s’assoit à une table et commence à discuter.
Le français n’a pas besoin d’une telle mise en scène. On dira tout simplement : « Il faudrait qu’on discute de la question. » D’ailleurs, quand on y pense bien, on peut discuter d’un problème sans nécessairement s’asseoir quelque part.