CHRONIQUE INFORMATIQUE – Pour sortir un peu des questions linguistiques
J’ai failli perdre mon blogue. Sans blague. Depuis des mois, WordParesse me signalait qu’il y avait un problème de code PHP dans mes billets. Code PHP? Quid? C’est une sorte de VPN? Un rapport avec le virus du papillome humain?
Généreusement, le site me donne des liens qui me mènent à des pages écrites en klingon. Je n’y comprends strictement rien, car il s’agit de langage de programmation. Je ne suis pourtant pas si nul que cela, parce que j’ai fait de la programmation HTML, voilà de cela une vingtaine d’années. Je tapais les codes à la mitaine, comme on dit au Québec. Pas de meilleure façon que d’apprendre la logique du codage; j’ai même donné des cours à ce sujet.
Pourtant, je ne parle pas le klingon couramment, car cette langue mute à tous les six mois. Les pages vers lesquelles on me dirige dressent une liste d’applications pour corriger certains bogues. L’ennui étant que je n’ai pas le moindre indice quant au problème de ma page. Je nage en plein mystère. Dépassé, je laisse tomber.
Un jour, je décide de simplifier mon mot de passe. Celui-ci respecte les critères que les gourous de l’informatique nous martèlent : 78 caractères comprenant majuscules et minuscules, des chiffres, des symboles, des caractères runiques, des hiéroglyphes, des kanjis japonais. Il ne faut pas le noter nulle part, ni le révéler sur son lit de mort, sans oublier de le changer chaque semaine. Les hôpitaux psychiatriques sont remplis de braves gens qui ont observé ces instructions.
Je le modifie. Mon site refuse le nouveau mot de passe. Il finit par bloquer et m’impose un nouveau parcours semblable aux 24 heures du Mans. Les méandres n’en finissent plus et je zigzague d’une page à l’autre. Je voulais aller à Trois-Rivières, me voici à Pékin. Toutes mes démarches avortent, parce que je ne sais pas ce que je fais. Résultat : je n’ai plus accès à mon site sous mon nom. Catastrophe.
Il semble que dorénavant je m’appelle Kim Lacroix. Si, si. Kim, une charmante personne, m’a aidé en 2013 à configurer mon site. Depuis lors, elle a pris une distance sanitaire de ma personne en s’établissant à Londres, en Ontario…
La seule façon d’entrer dans mon site, et de publier d’autres articles, est de me faire passer pour elle. Heureusement, WordParesse n’utilise pas la reconnaissance faciale. Les articles sont maintenant signés de son nom. Mais au moins j’ai repris le contrôle de mon blogue, qui reconnait enfin le nouveau mot de passe.
J’ai donc marché sur une jambe de bois pendant quelques mois.
J’étais assis sur une bombe à retardement qui a fini par exploser. Un matin, on m’annonce que mon site est bloqué à cause du fameux problème de PHP. Mais, généreux comme pas un, WordParesse m’offre la possibilité d’aller au chevet du mourant. J’ai une dernière chance de voir mon blogue avant qu’il expire.
Jonas entre donc dans la baleine agonisante et, surprise, on me signale l’origine du problème. Un petit widget insignifiant qui permet aux lecteurs d’accéder à ma page FacedeBouc ou à celle de SpaceX. Le petit bidule a une colique. J’ai le choix de tenter de le réparer, donc de voyager jusqu’à la galaxie Alpha du Centaure, ou bien de le trucider. J’entends la musique du Parrain et je l’exécute.
Blanche Neige sort de sa torpeur. Mon site est redevenu normal. J’y accède sous mon nom… mais avec l’ancien mot de passe. Le nirvana et le paradis en même temps. J’entends Sympathy for the Devil chanté par les anges.
Tout va bien, jusqu’à nouvel ordre.
***
Autre article des Chroniques informatiques : Glossaire désabusé de l’informatique. Aussi, le labyrinthe informatique.
Mon pauvre ami. Nous sommes certainement très nombreux à compatir. Mais au moins, tout cela vous aura donné l’occasion d’écrire un texte d’autant plus hilarant qu’il est juste.
Bon courage, si besoin.
Vous êtes un p’tit comique vous !
J’aime beaucoup votre sens de l’humour.
Et toutes vos publications sont appréciées…
On se verra sûrement un jour à l’hôpital psychiatrique et je vous parlerai de ma fille traductrice qui a travaillé avec vous à Ottawa…
Bonne journée ?
Si elle a travaillé avec moi, elle doit déjà être internée… Dites-lui bonjour de ma part
André, je viens tout juste de voir ce billet! Te lire me donne des sueurs froides. Ouf!
Je suis déménagée à Sainte-Adèle… c’est pas mal plus proche que London. 😉
J’ai connu plusieurs autres mésaventures du genre…