Le verbe initier revêt un sens quelque peu mystique lorsqu’il s’agit d’amener une personne à accéder à un niveau de connaissance supérieur. (Par exemple en lisant ce blogue!) Les sociétés secrètes, par exemple, initient les nouveaux venus. Mais les facultés universitaires et les équipes de hockey aussi.
Le verbe en question a également un autre sens : celui d’entreprendre quelque chose. Il est souvent frappé d’interdit par les amoureux de la langue française, qui y voient un anglicisme. C’est notamment le cas du Multidictionnaire de la langue française et du Dictionnaire des anglicismes de Colpron. La Vitrine de la langue française le considère comme un emprunt.
Alors, anglicisme ou pas? Il est bien possible que le mot ait pénétré le français sous l’influence de l’anglais, ce que les dictionnaires courants ne signalent pas. À cet effet, il faut prendre en considération qu’initier mot vient du latin initium, qui signifie « commencer ».
Et qu’est-ce qu’une initiative, sinon l’action d’une personne qui entreprend quelque chose? Refuser initier dans le sens d’organiser une activité revient à découpler le verbe et le substantif, une absurdité que l’on voit parfois en français. Voir mon article à ce sujet.
En somme, il y a une certaine logique à employer initier dans un sens élargi, mais il faut toujours garder en tête qu’on n’est pas obligé de le faire. Des verbes comme entreprendre, commencer, lancer, etc. peuvent très bien faire l’affaire.