Cette ville n’existe pas. Elle n’a jamais existé et n’existera jamais. Sauf peut-être dans la tête de rédacteurs francophones anglicisés.
La capitale du Guatémala s’appelle en espagnol Guatemala Ciudad. L’ennui, c’est que le nom se confond avec celui du pays dans la langue de Molière. Nous avons donc deux Guatémala pour le prix d’un, ce qui peut engendrer une certaine confusion dans certains cas. Mais pas toujours.
La principale façon de différencier les deux noms est l’emploi de la préposition. Une personne vient DU Guatémala, elle vit AU Guatémala. Celle qui habite dans la capitale est À Guatémala. Même chose pour LE Panama, dont la capitale… est Panama, et non Panama City.
Le même phénomène touche la capitale du Koweït. Récemment, Radio-Canada nous a ressorti le monstre linguistique de Koweit City, autre nom imaginaire. La capitale de l’émirat n’est pas plus anglophone que celle du Guatémala. Là encore, sous l’influence de l’anglais, on cherche à régler un problème inexistant en français, car, le jeu des prépositions vole de nouveau à notre secours.
Les deux morts-vivants linguistiques ont fait une brève incursion dans le Petit Larousse au cours des années 1990, si je me souviens bien. Il y a belle lurette qu’ils ont été radiés des éditions récentes pour cause d’illogisme et de mode passagère.
Ceux qui tiennent à les utiliser devraient se poser la question suivante : faut-il écrire en français Quebec City pour bien faire la différence avec Québec, nom d’une province canadienne? Si Québec (ville) et Québec (province) se côtoient allègrement dans notre langue, pourquoi faut-il l’encombrer d’horreurs comme Guatemala City et Koweit City?
Et, quant à y être, que diriez-vous de Luxembourg City?