Florilège

La réforme du français est un sujet controversé un peu partout dans la francophonie. La résistance est particulièrement vive en Europe où la maitrise de notre langue est vue comme un signe de réussite sociale. Par conséquent, toute simplification du français est perçue – à tort – comme une dégradation de celui-ci.

Les recherches menées pour la rédaction de mon ouvrage Plaidoyer pour une réforme du français m’ont permis de découvrir certains arguments, tous plus fantaisistes les uns que les autres, pour s’opposer à toute réforme du français. Heureusement, d’autres personnes tiennent un discours plus logique pour défendre leurs opinions.

Voici donc un florilège de certaines déclarations amusantes, tirées de mon livre à paraitre bientôt. Amusez-vous bien!

Bernard Pivot s’émerveille de voir libellule s’écrire avec quatre l, car l’insecte a quatre ailes. Il aurait aimé voir hippopotame s’écrire avec quatre p pour « assurer à l’animal plus de stabilité sur ses quatre pattes. » Le même Pivot soutient que tifon avec un seul f n’est plus qu’une petite pluie. Le poète Géo Norge y va de l’argument suivant : « Quand je lis “fotografe“, adieu la magie! Plus de petit oiseau qui sort de l’objectif. Les mots ne sont pas seulement des sons, mais des idéogrammes. » Et le même Norge de poursuivre : « Cette idée de réforme est une affaire de cuistres et de pisse-froid. Mon âme tient à son accent circonflexe et la plume de mon porte-plume ne pourrait plus s’envoler si on la soudait à ce porte-plume déjà bien lourd. » Autres réflexions apocryphes glanées ici et là : Le trait d’union dans ping-pong est indispensable, car il symbolise le filet séparant les deux joueurs. Vous n’y aviez pas pensé? Moi non plus. Dans ce cas, pourquoi n’écrit-on pas ten-nis? Le paon ne peut plus faire la roue si on lui enlève le o. La graphie nénuphar est plus poétique que celle avec un f.  

Plaidoyer pour une réforme du français.
Éditions Marcel Broquet : description du livre.

Une réflexion sur « Florilège »

  1. Bonjour Monsieur Racicot,

    J’avoue faire partie du camp des nénuphar, photographe et paon. Je ne peux pas m’empêcher de trouver les graphies nénufar, fotographe et pan très laides. Quand j’entends parler de réforme de l’orthographe, j’ai de l’urticaire. C’est illogique, je le sais bien, mais c’est plus fort que moi! 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *