Les universités d’Amérique du Nord accueillent de nombreux étudiants de l’étranger. Il est devenu très courant de les qualifier d’internationaux. Or, ce terme est à la fois impropre et absurde.
L’adjectif international, selon l’Académie française, a le sens suivant : « Qui a lieu, qui se fait entre deux ou plusieurs nations; qui concerne plusieurs nations… Qui appartient à plusieurs nations. »
On le voit tout de suite : quelque chose cloche.
Un Chinois qui vient étudier à Montréal, Toronto ou Vancouver n’est pas international. Il ne possède qu’une seule nationalité, la nationalité chinoise.
Quand vous décidez d’aller visiter la Turquie, le Japon, est-ce que du coup vous devenez international? Pas du tout.
En fait, le terme qui convient est étranger.
Nos universités accueillent des étudiants étrangers.
L’expression étudiants internationaux est une contamination de l’anglais qui, sous l’influence de la rectitude politique, a délaissé l’adjectif foreign, frappé d’un opprobre injustifié.
Dans les campus américains, on en est venu à penser que foreign était un terme péjoratif. Les dérives du politiquement correct n’ont pas fini de nous étonner. Pourtant, ce mot n’a pas la charge émotive de certaines insultes racistes.
Toujours est-il que les international students pullulent tant au Canada qu’aux États-Unis.
Malheureusement, beaucoup d’institutions francophones ont emboîté le pas. C’est le cas notamment de l’Université de Montréal, de l’Université Laval et de l’Université de Sherbrooke.
Et lorsque les médias font chorus, eh bien tout le monde devient international.
Dans un article précédent, j’ai traité d’autres usages abusifs du mot international.