Envoyer un manuscrit

Bon, puisque vous y tenez vraiment, semblent dire les éditeurs.

Jadis, soumettre votre roman était la chose la plus simple. Il suffisait de vous présenter chez l’éditeur ou encore de l’envoyer par la poste. C’est cette solution que la plupart des auteurs choisissent.

Mais là, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient. Les directives de l’Union des écrivains et écrivaines du Québec nous laissent croire que les éditeurs ont tous les mêmes exigences. Plus maintenant.

Certains souhaitent même que vous leur soumettiez par courriel un synopsis, afin de voir si votre histoire les intéresse ou non. À ce sujet, l’auteur qui ne veut pas perdre son temps et ses sous à envoyer des manuscrits à tout vent aurait intérêt à consulter la page Web de l’éditeur visé. Dressez la liste de ceux qui publient votre genre de prose. Oubliez les autres.

La plupart des maisons d’édition vont dans le sens de l’Union en exigeant un manuscrit tapé à double interligne avec des marges généreuses pour laisser place aux commentaires. Ensuite, les pages doivent être imprimées d’un seul côté. Pourtant, je suis tombé sur des éditeurs qui souhaitaient plutôt un interligne et demi, voire simple interligne; l’un d’entre eux voulait une impression recto-verso.

Ce n’est pas tout d’envoyer le manuscrit. Il faut y joindre vos coordonnées et une présentation de votre roman. Certains veulent même un CV, signe encourageant qu’ils voudraient mieux vous connaître.

La lettre de présentation de votre roman est cruciale. Il ne suffit pas de raconter platement votre histoire. Non, c’est bien plus cela : vous devez expliquer à l’éditeur pourquoi votre roman pourrait séduire le public. Vos personnages ont du gabarit : dites-le! Votre plume fait du patinage artistique : dites-le aussi. Essayez de mettre en lumière ce en quoi votre futur livre se distinguera des autres.

En fait, il s’agit d’une première pub et c’est vous qui la signez. Donc ne manquez pas votre coup!

Le cœur gonflé d’espoir (cliché pratique), vous mettez votre manuscrit à la poste. Quelques éditeurs acceptent maintenant un simple courriel et une pièce jointe. Vous êtes déjà impatient de recevoir une réponse. Justement…

Là où les conditions varient sensiblement d’une maison à l’autre, c’est le délai de réponse. Généralement, on nous promet une réponse écrite dans les trois mois. Certains éditeurs, toutefois, nous préviennent qu’il ne faut rien espérer avant… six mois. L’un d’entre eux m’a dit carrément qu’après ce délai, il fallait tout simplement l’oublier : il n’enverra même pas de lettre de refus. Insultant pour le pauvre auteur qui a investi des années dans son œuvre. Nous en sommes rendus là.

Que s’est-il passé?

Apparemment, les éditeurs sont inondés de manuscrits. Cette constatation surprend, en cette époque numérique; pourtant, oui, les gens écrivent encore des histoires et veulent les faire publier sur papier. Non, tout n’est pas dans le Web. Cela vous rassure? Moi oui.

Comme nous l’avons vu dans mon premier article, il est hélas fort probable que votre chef-d’œuvre ne sera pas reconnu à sa juste valeur. L’éditeur vous en avise par une lettre stéréotypée, vous disant que malheureusement votre roman ne pourra faire partie de son programme de publication de l’an prochain. Cette lettre prend parfois la forme d’un simple courriel. Chose certaine, elle est rarement motivée et on ne vous fournit pas les commentaires du comité de lecture. Bien dommage.

Magnanime, la maison d’édition vous proposera de vous renvoyer le manuscrit pour une modique somme. Certaines d’entre elles ne retourent plus les manuscrits.

Vous savez maintenant à quoi vous en tenir. Bon courage.

2 réflexions sur « Envoyer un manuscrit »

  1. Nous pourrions écrire nombreux à l’éditeur de votre choix en lui demandant quand doit sortir le nouveau livre tant attendu d’André Racicot et en lui signifiant notre impatience de le dévorer enfin avant d’en garnir notre bibliothèque. L’éditeur y flairerait peut-être un futur succès de librairie et se sentirait soudain motivé à publier le chef-d’œuvre (c’est vous qui l’avez dit!) en question.

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