On entend par écosystème un milieu défini à l’intérieur duquel des organismes vivants (animaux et végétaux) interagissent avec la matière inerte dans une relation d’étroite interdépendance pour former une unité écologique.
Cette définition de l’Encyclopédie canadienne ne saurait être plus claire. Mais force est de constater que le mot écosystème a pris son envol pour visiter d’autres cieux que ceux de la biologie.
Le mot a tout d’abord essaimé vers le monde informatique. Un ensemble d’appareils électroniques reliés entre eux devient un écosystème. Par exemple, on parle souvent de l’iPhone, de l’iPad et d’un ordinateur Macintosh qui forment un écosystème. L’écosystème d’Apple, dit-on. Vous entrez un rendez-vous dans votre planificateur sur votre téléphone et il est inscrit sur votre Mac.
Nous avons donc un écosystème digital ou numérique, si on veut éviter cet anglicisme populaire en Europe. Olivier Philippot le définit ainsi :
Un ensemble d’entités qui interagissent et collaborent entre elles dans un environnement technologique durablement pérenne et stable.
Philippot donne comme exemple les fabricants de matériel photographique Nikon et Canon qui s’arrangeaient pour que les objectifs soient utilisables uniquement sur des boitiers Reflex. On peut dire que leur technique a fait recette…
Mais la notion a fertilisé d’autres fleurs. Ainsi parle-t-on aussi d’écosystème d’affaires que certains appellent un écosystème d’entreprises.
Un mémoire de maîtrise présenté à l’Université du Québec à Montréal s’intitule L’écosystème d’une firme : une stratégie de gestion de l’innovation ouverte. Une recherche plus poussée sur la Grande Toile permet de découvrir d’autres notions concomitantes, comme écosystème d’innovation, écosystème des compétences.
Il fallait s’y attendre, écosystème a fini par coloniser d’autres contrées, et la liste n’en finit plus de s’allonger. Pensons aux médias. La concentration de la presse amène la notion d’écosystème des médias. Un écosystème menacé, comme bien d’autres, il faut bien l’avouer.
Le regroupement de certains médias au sein de conglomérats a eu de nombreuses répercussions, notamment l’intégration de certaines fonctions pour permettre aux entreprises de réaliser des économies d’échelle.
Le mot écosystème a probablement de beaux jours devant lui parce qu’il est évocateur… et touche l’écologie, un sujet majeur de préoccupation. Nul doute que les médias et les organisations diverses continueront de le propager.
Dans la même foulée que le mot « écosystème », j’ai remarqué l’utilisation du mot « hub », et ce même dans des textes francophones. Je suis curieuse de savoir ce que tu en penses.
Selon le contexte, on pourrait dire un pôle, un centre, une plaque tournante ou un pivot.