Craque

Le mot craque est un autre faux ami de l’anglais. Son emploi, au Québec et au Canada français, peut étonner. Qu’on en juge :

La rue est pleine de craques. La Ville a dû asphalter.

Le plancher est craqué.

Dans la première phrase, le mot craque est un calque de l’anglais crack, qui a le sens de fissure. Dans la deuxième, le plancher était fissuré et non craqué.

On me permettra de citer Leonard Cohen : « There is a crack in everything, that’s how the light gets in. »  On peut traduire cette phrase de bien des manières, mais pas avec le mot craque.

En français

Dans notre langue, il n’est nulle part question de fissure. Une craque est un mensonge par exagération, un bobard.

J’ai remporté l’élection de 2020. Le vote était truqué.

Le verbe craquer a plusieurs sens :

Produire un bruit sec; se déchirer brusquement :

La toile de la piscine a craqué.

Le verbe évoque aussi la notion d’échec : s’effondrer; échouer, rater, avorter.

Le projet de réforme l’orthographe du français a craqué.

Craquer, c’est aussi succomber à la tentation; tomber sous le charme. Exemple :

Les jeunes mariés ont craqué pour cette belle maison de campagne.

Pousser des craques

Un dernier sens sidérant pour la francophonie : craque au sens de moquerie. Faire des remarques obliques et ironiques sur une personne ou une situation. Le président russe, un pince-sans-rire à ses heures, a déjà dit à propos d’un président américain : « Il est un homme intelligent et équilibré. »

Au Québec, on lui aurait répondu : « Tu me niaises! » Traduction libre : « Tu te fous de ma gueule. »

Une réflexion sur « Craque »

  1. Sans compter qu’en France du moins, on dira d’une personne excellant dans sa discipline que c’est un(e)… crack.

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