Il fallait entendre ce citoyen au Téléjournal de l’Outaouais. Un promoteur effronté veut ériger deux tours vertigineuses à côté du Musée de l’histoire, devant la rivière des Outaouais. Les habitants du quartier sont furieux, et avec raison. À croire que les promoteurs définissent maintenant l’urbanisme des villes.
Le pauvre citoyen qui parlait de l’importance d’avoir une «conversation» sur la question. Quand il s’agit de construire des monstruosités dans un quartier résidentiel populaire, l’heure n’est plus à la conversation.
Le problème ne date pas d’hier. Les médias se gargarisent de conversations depuis un certain temps. Steven Guilbeault qui parle de conversation lors de la Conférence des Nations unies sur l’environnement. Les échanges, peut-être?
L’attentat d’Ottawa qui aurait pu virer au drame, pourtant, le Globe and Mail : « In the wake of the Ottawa attack, how will our conversation around terrorism change? »
Les Canadiens ont-ils vraiment une conversation sur le terrorisme?
Autre exemple du même journal : « Follow the conversation on the blog below. »
Le Devoir suit la parade : « L’heure d’une conversation nationale sur l’éthique a sonné. »
De plus en plus, les chroniqueurs politiques saupoudrent leurs textes de conversations… Qu’en est-il vraiment?
Les Canadiens n’ont pas de conversation sur le terrorisme, tout simplement parce que c’est un sujet controversé. Tout échange d’idées à ce sujet devient vite une discussion, voire un débat, car chacun a des opinions bien arrêtées.
Pour les sujets moins controversés, on peut certes parler d’échange de vues.
L’atténuation du mot discussion en soi-disant conversation reflète une tendance de notre époque, celle de chercher des mots moins abrasifs pour parler de sujets délicats.
Intéressante, ton observation, André! Merci de nous en faire part!
Bonjour, merci pour ce texte que je consulte pour la deuxième fois. J’ajouterais que « réflexion » peut aussi être une traduction possible pour « conversation ».
Dans un contexte où il y a moins de confrontation, réflexe peut être une bonne idée.