Être langagier nous rend méfiant, un peu trop parfois. On pourrait penser qu’un boyau d’arrosage, est une autre impropriété qui court les rues au Québec et au Canada, comme carrosse qui désigne un petit charriot dont on se sert à l’épicerie. Voir mon article sur caddie.
Ce n’est pas ce que disent les grands dictionnaires français, bien que l’expression ne soit pas citée en priorité dans leurs pages.
La première définition du terme en l’objet est l’intestin d’un animal. Par analogie, on appellera boyau un long conduit, dans une tranchée, par exemple. Dans le domaine ferroviaire, il s’agit d’un « tube flexible destiné à relier, entre deux véhicules, les conduites de distribution d’air, de vapeur, les commandes de freinage, etc. », comme l’indique le Trésor de la langue française.
Le même ouvrage donne finalement ses lettres de créance à notre fameux boyau d’arrosage : « Long tuyau de cuir, de toile ou de caoutchouc permettant à une pompe hydraulique d’apporter l’eau à distance. Boyau d’arrosage. »
D’ailleurs, le Multidictionnaire de la langue française ne présente pas boyau d’arrosage comme une faute, mais plutôt comme un québécisme. Quant au Dictionnaire Usito, de l’Université de Sherbrooke, il définit boyau entre autres comme un tuyau souple.
Il est clair que boyau d’arrosage fait partie de notre patrimoine linguistique. On me permettra de citer le grand Félix Leclerc : « Des montagnes de billots, que des hommes arrosaient à la journée avec de longs boyaux, dormaient dans les cours. »
Article instructif. Merci bien André.