L’assaut donné au palais présidentiel du Brésil par les partisans de Jair Bolsonaro, défait à la dernière élection, rappelle la tentative de coup d’État par des partisans républicains de Donald Trump, le 6 janvier 2021. Le maitre fait des émules.
Le président Lula a qualifié les assaillants de fascistes. Exagération? Sûrement pas.
Néofascisme
Ces dernières années, une droite radicale se fait jour. Une droite qui est de plus en plus clairement en conflit avec la démocratie, dans la mesure où elle ne reconnait plus le résultat des élections quand elle les perd. Le cas des républicains américains est symbolique, dont les éléments les plus radicaux sont en train de transformer ce vieux parti en maison de fous.
Comment qualifier ces mouvements? Populistes? Néoconservateurs? Des nuances s’imposent. Pour ce qui est de l’extrême droite, certains avancent le terme néofascisme.
Il n’y a rien de néo là-dedans. Le Fascisme est un régime populiste, souvent doté d’un leader charismatique, qui est opposé à la démocratie et impose une version autoritaire de l’État. Cette définition va comme un gant aux partisans de l’ex-président Bolsonaro, dont beaucoup, y compris l’ex-président lui-même, sont des nostalgiques de la dictature militaire.
À mon sens, dès qu’un parti refuse de reconnaitre le résultat des élections et cherche à commettre un coup d’État, eh bien il devient très difficile de parler de démocratie. La démocratie seulement si on gagne?
Populisme
Le populisme est une autre notion floue qui peut s’appliquer aussi bien à des mouvements de gauche que de droite. Les populistes prônent une forme de radicalisme qui s’écarte des positions défendues par les partis traditionnels, qu’ils soient conservateurs ou de gauche.
Les leaders populistes ne sont pas une espèce en voie de disparition. Les mouvements populistes comme ceux de la Hongrie et de la Pologne marquent un raidissement du pouvoir et l’affaiblissement de l’État démocratique, sans que l’on puisse vraiment parler de (néo)fascisme.
Même s’ils paraissent moins radicaux, les mouvements populistes sont à surveiller, car ils peuvent faire bien des dégâts. Pensons au Tea Party et à l’influence délétère qu’il a eu sur les républicains, ce qui a mené à l’élection de Donald Trump.
Le Rassemblent national et les Frères d’Italie
À cet égard, le succès grandissant du Rassemblement national en France est également inquiétant, d’autant plus que le parti a été fondé par un antisémite notoire, Jean-Marie Le Pen, dont la fille a pris la tête du mouvement. Marine Le Pen est une partisane de Vladimir Poutine. Par conséquent assimiler le RN à un parti de droite traditionnel me parait hautement risqué. Le populisme n’est pas toujours très loin du néofascisme.
C’est particulièrement vrai avec l’inquiétante prise du pouvoir par les Frères d’Italie. Certains considèrent que ce mouvement est populiste, mais sa présidente et nouvelle première ministre de l’Italie Giogia Meloni a milité pour la formation néofasciste Mouvement social italien. En accédant au pouvoir, elle a révisé ses positions sur Mussolini (qu’elle admirait) et sur la guerre en Ukraine (elle appuyait Poutine). Mais peut-on vraiment lui faire confiance? Et qu’arriverait-il si elle avait les coudées franches?
Conclusion
Pour des leaders comme Vladimir Poutine et Xi Jinping, la démocratie libérale est dépassée; les régimes autoritaires sont la voie de l’avenir. Ces deux tristes personnages sont clairs, au moins.
Le caractère antidémocratique des mouvements néofascistes et populistes ressort moins bien. Leur participation aux élections ne signifie pas nécessairement qu’ils appuient la démocratie.
Ce qui vient tout juste de se produire au Brésil est une sonnette d’alarme.
Demain : le néoprogressisme
Je pense que vous oubliez un facteur typiquement brésilien: la dimension religieuse, notamment le néo-pentecotisme et les sectes évangélistes.
https://youtu.be/Sz1xRrzewbI
https://youtu.be/VFm2T4Yru4g
https://youtu.be/Lxx2cW2906E