L’expression « par le biais de » a évolué et a pris le sens plus général de « par l’entremise de », « grâce à », etc. L’expression reste malgré tout française.
Ce n’est pas du tout le cas quand il est question d’avoir un biais dans telle ou telle situation. Il s’agit dans ce cas d’un anglicisme.
Le mot en l’objet désigne une ligne oblique, une diagonale ou encore le moyen détourné de résoudre un problème (oui ce mot existe encore…).
L’anglais emploie le mot bias d’une manière très différente. Une expression qui revient souvent est gender bias, que l’on peut traduire par préjugé, parti pris sexiste; en langage plus contemporain, on voit aussi préjugé lié au genre.
En anglais, le mot bias exprime une préférence marquée pour une chose ou une personne, un intérêt envers un sujet donné. Il est inconcevable de le traduire par biais.
Le traducteur avisé lui préférera préjugé, parti pris, subjectivité, partialité. Éventuellement, on pourrait parler d’une tendance, d’une orientation.
L’expression biais cognitif est entrée dans les dictionnaires. Le Robert la définit ainsi : « distorsion dans le traitement d’une information, susceptible de fausser le raisonnement et le jugement. »
Ayant fait son chemin dans l’usage, certaine ressources l’attestent pourtant : https://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=26545231. Cela demeure donc une option acceptable…