Avez-vous des enjeux, ces temps-ci?
À écouter tout le monde autour de nous, on a l’impression qu’il y a des enjeux partout. Des enjeux de sécurité dans le centre-ville, des enjeux climatiques, des enjeux avec une tondeuse à gazon, des enjeux avec son voisin…
Bref, c’est à devenir fou.
Chers communicateurs, êtes-vous conscients de ce que vous dites? Avec enjeu, vous atteignez des sommets de ridicule. Ouvrir un dictionnaire, peut-être?
Mais qu’est-ce qu’un enjeu?
Un enjeu est l’argent que l’on mise au début d’une partie; ce que l’on peut gagner ou perdre dans une entreprise. Par exemple, l’enjeu d’un conflit.
Le plus souvent, enjeu est employé à tort au sens de PROBLÈME. Une sorte de pudeur étrange fait que plus personne ne l’emploie. Si le mot problème vous met mal à l’aise, pourquoi ne pas parler de DIFFICULTÉ, D’OBSTACLE À SURMONTER?
Affolant de voir comment une faute de langue peut devenir aussi envahissante, surtout quand les médias se mettent de la partie et embouchent la trompette de l’impropriété.
En tout cas, moi je n’ai pas d’enjeu… seulement de l’urticaire à vous lire et à vous entendre.
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De la pudeur à parler de problèmes, mais aucune à parler de problématiques, qui sont pourtant des ensembles de problèmes… allez comprendre…
Se pourrait-il qu’il s’agisse d’un calque stylistique sur l’anglais, langue où les problèmes ont une connotation négative, du genre être en désaccord (to have) ou bien être vraiment à l’encontre de l’ordre établi ou nuisible aux plans (to be) . « Problem » rime avec ça cloche. « Issue » est beaucoup plus neutre. Et si les francophones attribuaient à ‘« problème »(inconsciemment) de plus en plus cette connotation négative??
Réflexion intéressante, merci.
Semble être une traduction commode de issue
Bonjour et merci
C’est pour cela que votre page fait du bien : nous sommes perdus, mais on se sent moins seul.
Nuance hexagonale : ici, c’est plutôt pour objectif, but que cet insupportable « enjeu » est à tort employé (« L’enjeu est de reconquérir les territoires perdus… »)
Bonjour!
Le terme « enjeux » a aussi, par extension, ce sens : « Question, idée qui est au centre d’un débat, d’une discipline, d’un domaine d’activité. Les enjeux de la sociologie contemporaine. Enjeux concernant l’environnement, touchant l’économie. » (Antidote)
Pour ma part, lorsque je lis le terme « problématique », j’ai tendance à le remplacer plus souvent par « enjeu » que par « problème ». Je trouve que le terme « enjeu » a un sens plus large et une connotation mois négative que « problème ».
Le problème (et non l’enjeu) soulevé tient surtout au fait de dire ou d’écrire « enjeu » quand on pense en réalité « problème », ou quand « issue » (qui a un sens plus large) devrait se traduire par problème. Il n’y a aucune proximité sémantique entre les termes problème et enjeu, si ce n’est que le premier peut menacer le second.
Par ailleurs, je ne pense pas que problématique règle la question, car une problématique désigne dans le langage courant un ensemble de problèmes.
Les enjeux, même dans le sens étendu que vous citez, reviennent toujours à l’idée de ce qu’il y a à perdre ou à gagner dans un domaine donné. Un problème est quant à lui une forme d’ obstacle (imprévu, souci, etc.). Le mot ne renvoie pas à ce qui en jeu comme tel.
Imaginez, cette phrase célèbre, avec une telle confusion : « Houston, nous avons un enjeu! » ????
Merci de votre commentaire encore une fois songé. « Houston, nous avons un enjeu »… J’adore. On imagine la réponse : « A what ??? »
🙂
Merci