Jobine

Jobine. Le mot ne figure pas dans les dictionnaires. Il est totalement incompréhensible pour un Européen. Pourtant il foisonne en Amérique francophone.

Un digne descendant de job, dont je discutais dans un billet précédent. Adopté en Europe francophone, il change pourtant de genre selon le côté de l’Atlantique où nous nous trouvons.

Au Québec et au Canada, on parle d’une job, tandis qu’en Europe il est question d’un job.

Une descendance abondante

Les dictionnaires des deux côtés de l’Atlantique précisent qu’une job peut être aussi bien un petit boulot temporaire qu’un vrai travail.

Il s’est trouvé une job dans une épicerie.

Elle a décroché une job de comptable dans une banque.

Au Québec, un travail peu payant est qualifié de jobine ou, encore mieux, de jobinette. Par exemple, un ouvrier peu qualifié peut faire des jobinettes à gauche et à droite pour gagner un peu d’argent.

Un tel ouvrier peut être appelé un jobbeur. Il fait de petites jobs.

Des expressions surprenantes

Les variantes québécoises sauront vous amuser.

  • Faire une grosse job : accomplir tout un travail.
  • C’est une grosse job : faire un travail exigeant (p. ex. : changer la céramique d’une cuisine).
  • Elle a une grosse job : Elle a un bel emploi.
  • Il a une petite job : Il a trouvé un boulot.
  • Une job de bras : demander à des voyous d’aller casser la figure de quelqu’un.
  • Faire la job à quelqu’un est le résultat d’une job de bras.
  • Faire la job tout court… faire le travail.

Conclusion

Les emprunts à une autre langue prennent une nouvelle vie dans leur nouveau terreau. À la manière d’un cactus, ils produisent parfois des fleurs.