Question de l’urne

La campagne électorale au Québec s’achève et le premier ministre Legault a indiqué que, pour lui, la question de l’urne est l’économie. Pour reprendre la citation de Bill Clinton : «It’s the economy stupid.»

L’expression est joyeusement reprise par politiciens et journalistes sans que personne ne semble se poser la question : est-ce bien français?

La question de l’urne est bien entendu un autre calque de l’anglais, the ballott question. Ce calque est certes moins choquant ou agaçant que bien d’autres, mais c’est un calque quand même.

Si on s’éloigne un peu de l’anglais, il est facile d’exprimer cette notion en français idiomatique.

L’économie pourrait être la question déterminante, la question décisive ou dominante. Le quotidien Le Droit y allait d’une suggestion intéressante en 2018 : la principale question de l’élection. Tiens? Pourquoi pas?

On peut aussi reformuler : « L’élection de 2022 portera principalement sur l’économie. » « L’économie sera au centre des préoccupations des électeurs.

5 réflexions sur « Question de l’urne »

  1. En outre, quand on emploie en français le mot urne dans des expressions images comme « le verdict des urnes » ou, de façon générale, pour faire référence à un suffrage, urnes s’emploie normalement au pluriel.

  2. Pas sûre. Il me semble qu’il y a perte de sens et que dans certains contextes, l’expression est appropriée. Cela dit, très bon article de monsieur David.

  3. Ah, merci, André! Je n’en peux déjà plus d’entendre cette expression en « faux français » et en  » vraie traduction ».

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